Plus la technologie avance, plus elle fait partie de notre quotidien, mais non sans son lot d’inquiétudes et de menaces. Politiciens, acteurs, célébrités et même le fondateur de Facebook, plus personne n’est désormais épargnée par les deep fakes. En moins d’un an, le nombre de ces faux enregistrements qui s’immisce dans notre réalité internet à vue d’œil, est passé de 7 964 à 14 698 dont 96% est composé de contenu pornographique. En quoi consiste le deep fake ? Comment l’identifier et quels sont les cas de deep fakes les plus populaires ?
Deep fake : en quoi consiste-t-il ?
Réalisé via l’intelligence artificielle, le “deep fake” fait référence à toute modification de vidéos, de photos ou encore de GIF pour paraître réalistes. L’objectif principal est que le changement soit si imperceptible, qu’il semble réel. Autrement dit, le deep fake est une fausse vidéo créée avec un système d’intelligence artificielle utilisant l’apprentissage en profondeur. De même, la technique qui permet de faire de pareils montages vidéo, génère tout type de contenus, de la pornographie incluant des célébrités aux discours fictifs de politiciens influents.
Les effets spéciaux qui permettent de créer des visages et des scènes dans l’audiovisuel ne sont pas nouveaux. Le cinéma le fait depuis de nombreuses années. Mais le grand impact du deep fake réside dans la facilité avec laquelle ces effets peuvent être produits. Par rapport aux ressources qui étaient nécessaires auparavant, la méthode actuelle est simple et peu coûteuse. Toute personne ayant accès à des algorithmes et à bonne une connaissance de l’apprentissage profond, à un processeur graphique performant et à une grande collection d’images, peut créer une fausse vidéo ou un deep fake convaincant.
Comment détecter les deep fakes ?
Depuis qu’ils sont apparus, les recherches constantes de nouvelles façons de détecter les deep fakes ont été entreprises par de nombreux chercheurs. L’une d’elles était basée sur l’identification et la reconnaissance des petits gestes faciaux, comme la fréquence à laquelle les paupières clignotent. Mais la dernière génération de deep fakes s’est immédiatement adaptée à ce mécanisme, obligeant à rechercher de nouvelles solutions.
D’autres méthodes pour démasquer les deep fakes sont l’analyse et l’observation, à travers un algorithme, des pixels dans certaines images spécifiques. Une autre utilisation des pixels, cette fois par précaution, consiste à insérer certains d’entre eux dans le fond d’une image sous forme de bruit afin d’éviter toute manipulation. Mais les méthodes basées sur l’intelligence artificielle pour créer des deep fakes deviennent très sophistiquées et accessibles. Par conséquent, il est urgent que de nouvelles politiques et technologies, soutenues par un arsenal juridique, soient développées.
Quelques cas de deep fake populaires
- L’un des deep fakes les plus populaires concerne l’américaine Nancy Pelosi. En 2019, dans une vidéo dont la vitesse avait été considérablement réduite, la cheffe de la majorité démocrate à la Chambre des représentants semblait ivre et avait du mal à articuler, une vidéo que le président Donald Trump s’empressera de partager.
- Le président gabonais, Ali Bongo a été lui aussi victime d’un deep fake rocambolesque. En effet, alors qu’il était absent du pouvoir depuis plusieurs mois, des spéculations ont commencé à émerger sur son état de santé, faisant croire aux gens qu’il était malade, voire mort. Pour calmer l’ambiance, le gouvernement a publié une vidéo avec Bongo qui n’a fait qu’exciter la colère de la population, devenue méfiante par rapport à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Après la publication de cette vidéo, la confusion fut alors si grande qu’un coup d’état sera tenté sans parvenir à déstabiliser le pouvoir en place.
- Mark Zuckerberg n’a pas été, lui non plus, en mesure de se mettre à l’abri de cette menace croissante. En juin 2019, une agence de publicité et deux artistes ont concocté un deep fake dans lequel le fondateur de Facebook explique comment l’entreprise a le pouvoir sur les données et la vie de millions de personnes. Ironiquement, le but de la vidéo, publiée à l’origine sur Instagram, était de confronter Marc Zuckerberg à sa propre politique du réseau, qui était alors de ne pas supprimer ce type de contenu lors de la publication.
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