Le web regorge d’informations de crédibilités douteuses (intox), qui nous font parfois sourire, mais aussi sont de plus en plus inquiétantes. Les fake news sont les premières à être sous les feux de la rampe ; elles se faufilent dans les babillards des réseaux sociaux, rebondissent sur les médias traditionnels et sont traitées et utilisées comme un outil de propagande voire de destruction. En fin de compte, elles ont un effet réel sur nos opinions et sur notre cerveau. Mais pourquoi croyons-nous si facilement aux intox ?
Fake news : définition
Les fake news sont des informations partiellement ou totalement fausses, diffusées intentionnellement ou non via le Web, les médias ou les technologies de communication numérique, et caractérisées par une apparente plausibilité. Cette dernière est alimentée par un système faussé d’attentes de l’opinion publique et par une amplification des préjugés sous-jacents, ce qui facilite son partage et sa diffusion même en l’absence de vérification des sources.
Nous sommes ainsi confrontés à un phénomène qui exploite essentiellement les biais cognitifs et les préjugés que ceux-ci incarnent dans le cerveau. Son principal but est d’altérer la perception de la réalité, en faisant confiance au partage par les utilisateurs pour élargir la visibilité de l’actualité en question.
Pourquoi notre cerveau est-il plus ouvert aux fausses nouvelles ?
La réponse réside dans un ensemble de mécanismes psychologiques et sociologiques, qui sont à la base de certaines caractéristiques des nouveaux médias. Tout d’abord, la complexité de la société dans laquelle nous vivons est à la base, devant l’entrée continue de laquelle le cerveau tend à se simplifier, évitant trop d’efforts de traitement. Ensuite, il y a une règle bien connue des marketeurs : si on « aime » quelque chose, dans le cas des nouvelles, il sera plus facile de le considérer comme véridique, objectif ou utile. Parce que nous sommes des êtres humains faits de rationalité et d’émotivité, mais c’est la zone du cerveau responsable de cette dernière qui est la première à s’activer face à une impulsion, et avec elle, ces biais de confirmation vers les sources qui nous soutiennent, à la recherche d’une cohérence narrative très difficile à gratter une fois formée.
Les croyances personnelles sont influencées par nos éléments de référence et le crédit que nous accordons à une nouvelle, augmente en fonction de l’affinité avec le contexte dont elle provient. L’influence du cercle social est aussi ancienne que l’homme, mais sur les réseaux sociaux le phénomène est exagéré par la soi-disant bulle de filtre. C’est un algorithme qui suggère ce qu’il faut lire en fonction des informations reçues à notre sujet et nous renvoie des propositions qui ne s’écartent pas de ce que nous pensons déjà. C’est un écosystème aux compartiments étanches, qui ne favorise pas le dialogue entre des parties aux prises de position opposées. Bien au contraire, il nourrit cette bipolarisation des opinions qui semble caractériser notre époque. Le poids de ce type de chambre d’écho est débattu. Il semble certainement se greffer sur des mécanismes psychologiques facilement reconnaissables, comme le narcissisme et la nécessité de se faire une opinion sur chaque sujet, d’afficher et souvent de suivre le flux des opinions.
Que faire face au phénomène des fake news ?
La désintermédiation liée aux nouveaux médias a montré à plusieurs reprises ses aspects négatifs. Pour cela, de nouvelles règles seront nécessaires, de la part du législateur et de ceux qui contrôlent les médias sociaux. Mieux, il faut une prise de conscience de la part de ceux qui gagnent leur vie de l’information, afin de ne pas se livrer au journalisme de clickbait. Et surtout, il faudra une éducation plus attentive à la formation de la pensée critique, qui offrira aux générations futures les outils pour s’orienter, et la curiosité de sortir des sentiers battus.
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