Avec l’essor de l’utilisation des appareils numériques dans les usages quotidiens, notamment dans la communication, une très large partie de nos interactions passent désormais par ce biais et ont modifié nos rapports aux autres. C’est un phénomène qui touche surtout les jeunes, incapables de discerner les dangers et de communiquer naturellement devant leurs écrans.
Un mode de communication souvent faussé par le virtuel
Lorsqu’on communique avec autrui, il est fréquent d’avoir des malentendus ou des désaccords. Là où il est assez facile de s’exprimer et de se justifier en face à face, il est beaucoup plus compliqué de le faire via des écrits. Le flot de messages nous rend souvent inattentifs aux détails et aux nuances, et les déséquilibres éventuels ne sont pas « normalement » perçus car nous n’avons pas la personne en face avec des expressions de visage ou des gestes qui pourraient faciliter la compréhension et manifester son état d’esprit.
Qu’est-ce que la cyberintimidation ?
La cyberintimidation, c’est de l’intimidation et du harcèlement à grande échelle. Contrairement à des insultes ou des menaces ayant lieu au sein d’un établissement, la cyberintimidation intervient via des écrans et est donc visible par un très grand nombre de personnes. Cela prend souvent des proportions plus grandes car, cachés derrière des pseudos, les agresseurs n’ont pas de limite. Ils se rendent très peu compte de l’effet que cela peut avoir sur leur victime du fait que cela se passe en virtuel. De même, les jeunes qui viennent commenter ou partager une photo ou une parole nuisant à la victime, ne se rendent souvent même pas compte qu’ils participent à renforcer le phénomène d’intimidation et qu’ils soutiennent ainsi l’agresseur. La cyberintimidation débute en général par un conflit, querelle amoureuse ou autre. En l’absence de résolution de ce conflit, le réflexe naturel devient alors de se venger, par une forme de harcèlement.
Les conséquences de ces menaces
La cyberintimidation peut avoir des effets très importants sur la vie sociale, scolaire et personnelle de la victime. De gros changements sont souvent observés dans son comportement, échec scolaire, profonde tristesse, perte d’appétit ou de sommeil, anxiété ou détresse, ou même, idées suicidaires. Contrairement à des attaques qui pourraient avoir lieu en visuel, ce genre de procédés nuit d’autant plus à la victime qu’elle n’a jamais de répit et que cela la poursuit jusqu’à son domicile, de jour comme de nuit. Les adultes encadrants et les personnels des écoles jouent un rôle essentiel dans la lutte contre l’intimidation, mais ce sont les parents qui ont le rôle le plus important auprès de leurs enfants. En effet, l’éducation et la vigilance qu’ils exercent à la maison dans ce sens sont fondamentales.
Comment agir quand on est victime ou témoin
Face à un jeune potentiellement victime d’intimidation en ligne, il est important de l’inviter à se confier, dans un premier temps. Il est important de dénoncer l’intimidateur, au directeur d’établissement si la personne fréquente la même école. Si vous pensez que l’agresseur a enfreint des règles graves, en procédant par exemple à du harcèlement, à des menaces physiques, à des atteintes à la réputation, à du vol d’identité ou à de la diffusion de données personnelles, il faut alors porter plainte directement auprès de la Police. Il est bien aussi de signaler les auteurs aux plateformes sur lesquelles les propos ont été tenus. En parallèle, il est nécessaire de recueillir les preuves (notamment par des captures d’écran), de veiller à ce que l’adolescent coupe tout lien avec ses intimidateurs et de lui faire retirer éventuellement les photos ou les contenus personnels qu’il aurait laissés en ligne.
L’éducation aux médias est indispensable, pour les jeunes, afin qu’ils maîtrisent le traitement des médias numériques. Il est aussi important de les sensibiliser au droit à l’image et à la vie privée, et il est préférable de le faire de manière préventive, avant qu’une éventuelle cyberintimidation ait lieu. Selon les statistiques, ce sont le plus souvent les jeunes de moins de 25 ans qui sont la cible de ces menaces, entre 13 et 17 ans notamment, mais cela peut commencer dès l’école primaire. Ce sont surtout les personnes qui utilisent les réseaux sociaux et les sites de rencontre qui sont concernées par ce genre d’intimidation en ligne.
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